Trump et les "lèches culs"


 Il est arrivé sur scène en tenue de soirée lors d'un diner du parti républicain. Donald Trump, fidèle à lui-même, avec ses gestes lents et une présence indiscutable. L'homme est un showman qui aime être le centre de l'attraction.

Et, une fois encore, il a choisi de choquer le monde. 

Au beau milieu de l'épisode douloureux des droits de douane qui appelle à une guerre commerciale mondiale, Donald Trump a fait du Donald Trump.

Il s'est glissé dans les habits de Superman pour se gausser de tous les pays - notamment la Chine à qui il veut imposer une hausse de 104% des droits de douane - qui veulent négocier avec lui. Avec un certain succès selon lui.

 "Ces pays nous appellent pour me lécher le cul », a fanfaronné Donald Trump, lors d’un dîner avec des caciques du Parti républicain. Le milliardaire conservateur qui bouleverse l’ordre économique libéral mondial s’est félicité que des dizaines d’Etats - y compris Pékin d’après lui - « fassent tout » pour trouver un accord avec Washington. 

Ainsi, Donald Trump passe un cap et s'adresse directement à son électorat. Feignant d'ignorer la complexité des sujets, il emploie un vocabulaire peu diplomatique mais il faut comprendre à qui s'adresse cette saillie, deux jours seulement après un week end pendant lequel les américains ont scandé leur inquiétude. 

«Merci pour la récession», «Joe, tu me manques», «Pas touche à Medicaid, à la sécurité sociale, au Groenland et au Canada» ou «Même les pingouins savent qu’il est idiot». 

A New York samedi, malgré la pluie battante, la Cinquième Avenue était noire de monde et la foule s’étalait sur une vingtaine de pâtés de maisons. Partout à travers les Etats-Unis, des dizaines, voire des centaines, de milliers de personnes ont participé à 1300 rassemblements organisés par plus de 150 collectifs de défense des droits civiques, de vétérans, de femmes et de syndicats qui s’étaient structurés sous le même mot d’ordre: «Hands off!» («pas touche!» ou «bas les pattes!» en français). Le samedi 5 avril a ainsi marqué la première mobilisation d’envergure contre la politique de Donald Trump, 76 jours exactement après son retour à la Maison-Blanche.

En réponse, Donald Trump choisit une politique agressive, provocatrice. Cette position était attendue par un président jugé "disruptif". Pour mener cette bataille sur tous les fronts, Donald Trump a besoin d'un pays soudé derrière lui.

 "Make America Great Again", son crédo s'inscrit dans ce narratif et pour bien communiquer avec son électorat, il insiste avec un message volontairement simpliste.

''S’il vous plaît, s’il vous plaît monsieur, faites un accord, on fera n’importe quoi pour un accord'' », s’est-il amusé.

Ainsi soit Trump ou la fin justifie les moyens. 

Bientôt, l'inflation va venir frapper à la porte des foyers américains (et mondiaux..). 

Nous verrons si, entre 2 parties de golf, il continue à insulter le monde pour plaire à ses électeurs. La guerre commerciale qui s'amorce sera bien moins confortable qu'une soirée en smoking avec ses copains républicains.   



 






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