Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé
C'est un film roumain qui vient de sortir. je vous ai déjà parlé de mon goût pour les productions de tous les pays. Le cinéma peut offrir des narrations, des contextes des lieux différents qui lui procurent un intérêt certain.
Le lieu, c'est la Roumanie et le contexte, cette fois, ce sont les dernières heures du régime de Nicolae Ceaucescu pendant lesquelles Bogdan Muresanu situe son film.
Quelques personnages issus de milieu divers de la société roumaine - un ouvrier, un étudiant, une actrice, un réalisateur, un inspecteur du pouvoir et sa mère - survivent dans la société verrouillée de l'époque, ou l'on se méfie de toutes et tous, même à l'intérieur des familles.
Le film nous embarque dans la vie de ces citoyens roumains, le 21 décembre 1989, à Bucarest alors qu'au même moment, des manifestations sont (semble t il -pas d'internet de portables à l'époque..) durement réprimées par le régime à Timisoara.
Il y a quelques temps longs et des dialogues qui nous perdent (comme les personnages) mais on ressent, on perçoit la craintes de ces citoyens "enfermés". On s'attache à ces destins menacés et qui rivalisent de drôlerie pour échapper au système, dans une société communiste du"chacun pour soi" !
Une incertitude de plus pour ces personnages, tous hantés par la peur de se faire prendre par le pouvoir.
Les histoires ne se croisent pas réellement et le film n'a pas la fluidité de "Short Cuts" de Robert Altmann ( à voir absolument) qui utilisait le même mécanisme (plusieurs histoires au sein d'une même histoire) mais le film est comme un fruit.
Il prend le temps de murir pour avoir une pleine saveur à la fin. Et, ironie de cette histoire sanglante, c'est finalement un jeu d'enfant, "il suffirait d'une étincelle pour tout faire péter "qui provoque la chute du dictateur, dans une scène de fin, avec un mélange de fiction et d'images d'archives, au son du boléro de Ravel, particulièrement réussie.
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