J'ai vu Indomptables et c'est bien !
Je vous l'ai déjà dit sur ce blog. J'aime le cinéma qui me surprend, me fait voyager, me transporte vers des univers inconnus.
Indomptables, le dernier film de Thomas Ngijol répond à ces critères.
Très sincèrement, je ne connaissais pas Thomas Ngijol. J'avais une (très) vague idée du personnage à travers sa carrière d'humoriste mais je n'avais vu aucun de ses films précédents.
Je n'avais pas de jugement "à priori" et je me suis présenté sans aucune idée de ce que j'allais voir. J'ai simplement suivi la volonté de ma femme, décidée à voir le film.
"So, let's go", un dimanche en fin d'après midi.
Et là, je fais connaissance avec le commissaire Zachary Billong, incarné, habité par Thomas Ngijol. Le voyage peut commencer.
Une cuisine, bistrot de rue africain, 2 coups de feu soudains et tous les clients se dispersent rapidement dans la nuit noire des quartiers de Yaoundé, une fuite, comme un vol de moineaux, "chacun pour soi".
Le commissaire Billong détonne un peu avec son style strict, costume et cravate sur son long corps. Lentement mais sûrement, à travers l'enquête sur un fait divers - l'assassinat à bout portant d'un officier de police -, Thomas Ngijol réussit à nous dépeindre la décadence d'un pays, de ses familles, de ses valeurs.
Son personnage, le fameux commissaire Billong marche droit, reste très strict dans sa vie. Une poignée de main, les yeux dans les yeux vaut tous les contrats.
C'est cette perte des valeurs, dans une société forcément corrompue, avec une famille perméable aux tentations diverses dont nous parle Thomas Ngijol. La misère, la pauvreté font place -pour certains- à l'argent facile. Et l'on découvre ces personnages de gang, ces enfants perdus par la drogue, prêt à tuer pour quelques billets.
Le film de Thomas Ngijol est réussi parce qu'il est court, 81 minutes rythmées, pendant lesquelles le réalisateur porte un regard sans concession sur le pays de ses parents.
Il n'est pas donné à tous les cinéastes de savoir être concis pour rester dans l'histoire. Le film est découpé. Il va à l'essentiel sans se perdre et cela fait du bien. Combien de film cherche, s'égare, se trompe et - parfois - m'ennuie, profondément. Ce n'est pas le cas ici.
Il y a beaucoup de choses en peu de temps dans son cinéma et la première vertu de son film est de nous amener avec lui dans les quartiers mal éclairés de Yaoundé. A travers ce quartie de Yaoundé, c'est sans doute de toute l'Afrique dont i es question. Ce continent avec une démographie exponentielle - 250 millions d'habitants dans les années 60, près de 1,5 milliards aujourd'hui -..
Une population jeune, souvent désoeuvrée dans des sociétés amputée de leurs valeurs traditionnelles. C'est un vrai sujet et Thomas Ngijol, nous montre, sans doute mieux qu'un reportage, cette dérive, particulièrement dangereuse pour le continent africain et pour le monde en général.
Bande annonce :
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