Hockey, y a t-il un pilote à la fédération ??

L'actuel président de la fédération française de hockey est un ancien joueur, Pierre Yves Gerbeau, longtemps disparu des radars et qui a fait une partie de sa carrière professionnelle en Angleterre.

A la faveur d'un entretien avec l'AFP (l'agence France Presse) à laquelle sont abonnés la plupart des journaux français il vient de donner sa vision du hockey en France.

Déjà, il omet de préciser que si les 2 équipes de France -hommes et femmes - seront de la partie pour les JO de Milan en février prochain -ce qui est formidable pour les athlètes -, cette présence est la conséquence de l'exclusion des Russes et pas du travail de la fédération.

Aujourd'hui, en dépit des gesticulations de PY (Piouail), c'est son surnom, le hockey reste exotique pour les français.
Dire que l'on vise 30 000 licenciés sans évoquer les infrastructures, la formation des joueurs, des arbitres, la présence des bénévoles, c'est comme dire que l'on va faire de "la gastronomie dans une baraque à frites" !

Le hockey n'est pas marketté, pas pensé en quelque sorte et la situation personnelle des filles de l'équipe de France n'est que le résultats des errances de l'organisation du hockey en France.

Oui, il y a une perspective intéressante avec 2 jeux olympiques (2026 et 2030) et un championnat du monde en France (2028) mais cette fédération n'a pas pris le bon chemin pour préparer ces échéances.

Tout d'abord, l'équipe de France, reléguée en mai dernier, ne fait plus partie des 16 meilleures nations mondiales et -pire selon moi -, les jeunes - certains seront sur la glace en 2030 - régressent comme en témoigne l'équipe de France des moins de 18 ans qui évolue en 3 ème division mondiale.

Et que dire des paroles sidérantes de PY Gerbeau concernant Stéphane Da Costa, talent unique dans le hockey français qui vient de rentrer dans les 10 meilleurs marqueurs de toute l'histoire de la KHL, le très relevé championnat russe : "Regardez Stephane Da Costa, il aurait dû avoir une carrière unique en NHL C'est le plus bel artiste du hockey français mais il fait 30 kg tout mouillé et il s'est fait découper.."

Comme disait François Hollande, "un président ne devait pas dire ça" simplement parce que c'est un raccourci totalement erroné comme me l'a précisé Stéphane Da Costa lui même : "c'est bizarre de dire des choses comme ça. Je pèse 85 kg, ce qui est normal pour ma taille (1,81m). J'ai marqué mon premier but en NHL après une grosse mise en échec de Phaneuf, sur une passe de Karlsson. Le jeu très physique ne m'a jamais dérangé. . La vraie chance pour durer dans la NHL, c'est de jouer sur les avantages numériques, avec des joueurs talentueux..C'est bizarre ce commentaire de PY Gerbeau, c'est un manque de respect pour ma carrière ! "

Un président ne devrait pas dire ça !


L'interview:

" Pierre-Yves Gerbeau, les deux équipes de France disputent cette semaine la Coupe des Nations et le Tournois des 4 Nations. À trois mois des JO, quel est l’objectif ?

C’est la dernière revue d’effectifs pour les staffs, donc c’est important. Les JO, c’est vraiment l’apothéose. Pour les hommes, la dernière fois c’était en 2002, pour les filles c’est une première cet hiver. Les enjeux ne sont pas les mêmes. Chez les hommes, on est dans une démarche à moyen terme qui nous conduira jusqu’à 2030. Il faut montrer cet hiver que le hockey français a progressé, qu’on est dans une belle dynamique, mais ça va être compliqué… Avec tous les meilleurs joueurs du monde, puisque les joueurs NHL seront là, et parce qu’on est dans le groupe le plus fort, ça sera dur d’aller chercher une qualif’. On aura la Suisse, vice-championne du monde. Le Canada, qui pourrait faire trois équipes et elle serait encore plus forte que nous, et la République tchèque, championne du monde il y a deux ans chez elle. Après, on a déjà fait des miracles, on a battu la Finlande à Bercy, on a déjà battu la Russie, le Canada… Mais dans ces conditions-là, avec les meilleurs joueurs NHL, ça va être chaud ! Les gars sont donc aussi dans la préparation, quelque part, des championnats du monde d’après, pour remonter en élite. Il y aura l’échéance de 2028 (la France organisera les Mondiaux) et bien sûr les Jeux de 2030 dans les Alpes françaises. Ces Jeux 2026 marqueront la fin d’un cycle car de très grands vont s’arrêter, comme Pierre-Édouard Bellemare, un joueur extraordinaire, un capitaine fantastique.


Des jeunes arrivent, en revanche

Oui. On a vraiment un gros contingent de jeunes pousses. Dans les buts c’est très jeune, très fort. On a encore peut-être un trou d’air en défense, on a des grands anciens qui vont partir. Il y a des très bons jeunes de 20 ans qui arrivent mais là aussi, il va falloir qu’ils grandissent un peu. Par contre, devant, on a des jeunes qui rentrent et on laisse d’ailleurs beaucoup de talents à la maison. Pour rentrer en équipe de France aujourd’hui à l’avant, il faut être vraiment très très fort…


Et pour l’équipe de France féminine, cela paraît (un peu) plus ouvert ?

Oui. Chez les femmes, j’ai le secret espoir, je ne le dis pas trop fort… Mais si ça veut rigoler, on a une très belle équipe, elle vient à maturité, on a nos leaders qui sont vraiment en pleine forme. Il y a un truc à faire (elles seront opposées à l’Italie, au Japon, à la Suède et à l’Allemagne). Si on pouvait faire le miracle qu’on fait les volleyeuses aux championnats du monde et aller en quart… Maintenant, la marche est haute, mais il y a quelque chose à faire. Il ne faudra pas qu’elles soient effrayées par l’enjeu. Il faudra que toutes les planètes s’alignent. Si elles performent, ça serait un grand coup de turbo pour le hockey français. Elles sont passées de la 33e place mondiale à la 12e, donc il y a un potentiel.


C’est important de montrer un beau visage…

C’est fondamental. On a beaucoup travaillé pour créer ce cercle vertueux qui commence avec ces Jeux olympiques, ces championnats du monde en 2028 en France et les JO en France en 2030. En février, c’est la première échéance, elle est énorme. Quoi qu’il arrive, il faudra montrer les valeurs qui sont les nôtres et qui se rapprochent beaucoup de celles du rugby. Quand on voit l’engouement qu’a créé l’équipe de France de rugby à 7 aux JO de Paris… On a Alexandre Texier, on n’a pas Antoine Dupont, mais si on peut arriver à gratter une perf’, ou deux, ou trois… L’exposition des JO, ça ne nous est pas arrivé depuis très longtemps, on peut passer un cap médiatique. Au vu de ce qu’il se passe sur les deniers publics et l’abandon du sport par le gouvernement, c’est vraiment important d’être exposé pour être autonome…


C’est-à-dire ?

Il y a près de vingt ans, en 2006, les subventions gouvernementales représentaient 50 % du budget fédéral. Aujourd’hui, c’est moins de 27 %. On doit vraiment penser à un cadre économique où désormais, s’il y a de l’argent de l’État, ça doit être considéré comme un bonus. Il faut qu’on soit suffisamment indépendant pour se dire que notre politique sportive, de développement, s’entoure de partenaires privés. Il faut absolument passer un cap. Pareil, nos internationales, aujourd’hui, ont énormément de mal de vivre de leur sport. Caroline Baldin, qui était la gardienne historique, s’est arrêtée à 27 ans parce qu’elle a eu une grosse opportunité de parcours professionnel chez Décathlon. C’était une gardienne incroyable, et elle a dû arrêter. Ça ne peut plus arriver, des choses comme ça… Il faut que nos femmes arrivent à vivre de leur sport beaucoup plus que ça. Mon modèle, c’est l’hémisphère Sud en rugby où ils cofinancent les carrières de leurs joueuses internationales. Une partie est couverte par la fédération, et une autre partie est couverte par les clubs. Nous, il y a 99,9 % de nos internationales qui ne jouent pas en France car il n’y a pas assez d’argent dans le championnat français. ll n’y a pas de financements, pas de partenaires privés qui peuvent porter ce championnat et justement faire vivre nos internationales.


Lore Baudrit, la capitaine de l’équipe de France, a lancé une cagnotte pour financer sa carrière…

Ce n’est pas normal. On aide beaucoup, pourtant, et l’ANS nous aide aussi. Le CNOSF, d’ailleurs, va l’aider aux JO et a trouvé un logement sur AirBnB pour qu’elle soit en famille, sur place, avec son bébé. Mais est-ce normal d’en arriver là ? Le hockey féminin en France, c’est le rugby d’il y a 30 ans. Je note quand même qu’on a été la seule fédération avec le handball qui a dit que si les athlètes étaient qualifiées pour les JO, alors qu’il n’y a pas de financement du CIO et de la Fédération Internationale, elles auraient la même prime que les hommes.


En termes de licenciés, quelle est votre ambition pour 2030, année qui représente la fin de ce cycle ?

Qu’on soit par la suite régulièrement qualifiés pour des JO, et qu’on puisse aller gratter un petit quart de finale de temps en temps aux Mondiaux. En licenciés, j’aimerais être à 30 000 licenciés. On est à 25 800 actuellement. En termes d’image, on voit qu’on a évolué. Aujourd’hui, on est redevenu un sport d’évitement, c’est dix fois plus spectaculaire. On a fait évoluer les règlements, il y a beaucoup moins d’accidents graves. Moi, j’ai terminé ma carrière en fauteuil roulant, quand même… Notre fléau, ça reste encore les commotions cérébrales, donc on y travaille. Là, aux JO, il y a un casque qui va essayer d’améliorer les choses. Les Nord-Américains aiment la bagarre, mais il y a suffisamment d’aspects physiques dans ce sport pour aller chercher quelqu’un qui nous a fait un mauvais coup. La dimension physique sera toujours là, mais lâcher les gants, c’est pour le show, surtout qu’ils ne se touchent qu’une fois sur dix ! C’est donc juste pour le cinéma ! Idem, les charges en aveugle, c’est désormais interdit. C’est pour ça que le hockey féminin est spectaculaire et qu’il gagne à être connu. On doit aller vers ça. Regardez Stéphane Da Costa. Il aurait dû avoir une carrière de folie en NHL. C’est le plus bel artiste du hockey français, mais il fait 30 kilos tout mouillés et il s’est fait découpe."



La Coupe des nations, à Épinal

Jeudi 6 novembre : France – Danemark (20 h 45)

Vendredi 7 novembre : Norvège – France (20 h 45)

Samedi 8 novembre : France – Hongrie (19 h 30)



Commentaires

  1. Bonjour.
    Monsieur le Président
    Une chose monumental dans la vie c'est le RESPECT !!!

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  2. Bien d'accord, propos irresponsables et totalement hors sol. Un président ne devrait pas dire ça..

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  3. un président qui n’a aucun palmarès decent se permet des propos comme ça devrait laisser la place et si le hockey français veut commencer à être crédible mettez en place des gens compétents à commencer par les coachs de lequel masculine

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    1. Comme je l'ai écrit, un préside,nt ne devait pas dire ça.. Les propos sur les combats sont égalee,nt hallucinants.. Il y a des commotions, des suicides de goons, ce n'est pas du "cinéma" comme dit Piouail..Et il y a de plus en plus de combats en France, en magnus, D1, D2, chez les jeunes, à surveiller..

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  4. Si les CDM de 2028 se passe comme ceux de 2017, alors cela ne servira encore a rien, aucune retombé positive que ce soit en terme de licencié que de visibilite mediatique...

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  5. J'espère simplement qu'il ne laisseront pas la même ardoise !! l'oragnisation, ce n'est pas de la magie et j'ai bein peur que les mêmes hommes produisent les mêmes erreurs !

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